Le président des Etats-Unis Donald Trump et son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa se sont rencontrés mercredi à Washington dans un contexte de tensions entre leurs deux pays. Une rencontre marquée par un incident qui fait couler beaucoup d'encre dans les médias internationaux.

BEIJING, 24 mai (Xinhua) -- Le président des Etats-Unis Donald Trump et son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa se sont rencontrés mercredi à Washington dans un contexte de tensions entre leurs deux pays. Une rencontre marquée par un incident qui fait couler beaucoup d'encre dans les médias internationaux. 

Tout s'était bien déroulé jusqu'à ce que le président américain confronte soudainement M. Ramaphosa à des théories du complot concernant un "génocide blanc" en Afrique du Sud, en présentant de manière inattendue une vidéo et une pile d'articles de presse, néanmoins truffés d'erreurs et d'inexactitudes, pour prouver ses allégations, que M. Ramaphosa a fermement démenties.

Cette rencontre du 21 mai, qualifiée de "guet-apens" par les médias américains, expose à nouveau l'approche arrogante et la stratégie de découplage de Washington à l'encontre de l'Afrique.

PREUVES TRUFFES D'ERREURS 

"Ce sont tous des fermiers blancs qui sont en train d'être enterrés", a déclaré M. Trump en présentant à son homologue sud-africain et à la presse une copie imprimée d'un article contenant l'image sur le "génocide blanc" dans la nation arc-en-ciel.

La capture d'écran est en fait tirée d'une vidéo publiée par Reuters montrant des travailleurs humanitaires soulevant des sacs mortuaires dans la ville congolaise de Goma à la suite d'un assaut du M23, a précisé Reuters jeudi. Le clip a été filmé par Djaffar Al Katanty, journaliste vidéo de l'agence.

"Le président Trump a utilisé mon image et ce que j'ai filmé en RDC pour tenter de convaincre le président Ramaphosa que dans son pays, des Blancs sont tués par des Noirs", a témoigné M. Katanty, cité par l'agence.

M. Ramaphosa, qui était arrivé à Washington dans l'espoir d'améliorer les conditions commerciales et d'apaiser les tensions bilatérales, a rejeté les affirmations de M. Trump au cours de la réunion. Il a réfuté l'idée que les Sud-Africains blancs fuyaient le pays en raison de politiques racistes. Il a dit que la criminalité existait en Afrique du Sud et que la majorité des victimes étaient des Noirs.

"Il faudra que le président Trump écoute les voix des Sud-africains", a souligné M. Ramaphosa à cette occasion.

ACCUSATIONS SANS FONDEMENT

"Au cours des quatre dernières années, 225 attaques contre les agriculteurs ont eu lieu, 101 habitants de fermes à majorité noire, 55 propriétaires de fermes à majorité blanche", a affirmé Ronald Lamola, ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, mettant l'accent sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un "génocide", lors d'un entretien accordé à Public Broadcasting Service à l'issue de la réunion.

Vendredi, le ministre de la Police d'Afrique du Sud Senzo Mchunu a affirmé que la théorie du complot sur le génocide était "totalement infondée et totalement non étayée". L'Afrique du Sud ne fait pas face à un "génocide des Blancs" et les affirmations selon lesquelles la plupart des victimes de meurtres dans les fermes sont blanches constituent une déformation des statistiques, a-t-il fait savoir.

Cette altercation intervient dans un contexte où les relations entre les deux pays sont tendues. Depuis que M. Ramaphosa a promulgué la loi sur l'expropriation en janvier, M. Trump a critiqué la loi sur la réforme agraire, estimant qu'elle était "discriminatoire" à l'égard des Blancs du pays. En mars, les Etats-Unis ont expulsé l'ambassadeur sud-africain de l'époque, Ebrahim Rasool, ce qui a encore aggravé les tensions.

Ces derniers mois, M. Trump a critiqué à plusieurs reprises l'Afrique du Sud, notamment en annulant le financement du plan d'urgence du président des Etats-Unis pour la lutte contre le sida et en affirmant qu'un "génocide" contre les Sud-Africains blancs était en cours, une allégation démentie par le gouvernement sud-africain.